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'NATURE URBAINE' 2009 - 2011

Exploitations des mers, déforestation, expérimentations dans les déserts, monocultures abusives, migrations vers les centres urbains, constructions massives à un rythme effréné : toutes ces actions ont des répercussions indéniables sur l’environnement.

 

L’homme s’approprie les ressources naturelles, initialement pour survivre et se nourrir, puis peu à peu, pour mieux vivre et assouvir ses besoins en constante augmentation. Certes, depuis la Révolution Industrielle, les constructions humaines se sont progressivement immiscées dans le paysage, pour y occuper aujourd’hui une place prédominante : plateformes pétrolières, usines, cheminées nucléaires, buildings, pipelines, pylônes et câbles tendus, reliant l’humanité de bout en bout, sont quelques exemples de cette intense activité humaine sur nos paysages. De même, leurs activités propres modifient l’équilibre des éléments. Pour autant, ces constructions utilitaires sont-elles systématiquement dénuées de tout sens artistique ? Que dire de ces filaments de pétrole qui stagnent sur les plages des bords de mer, de cette brume grisée sur la ligne d’horizon d’un panorama, des traînées blanches que dessinent les avions dans le ciel ?

 

Delphine Costier peint une image réaliste de notre société, mais non pas fataliste. Consciente qu’il faut vivre avec son temps, que la technologie occupe une place prépondérante dans nos modes de vie et nous pousse à aller de l’avant, Delphine Costier nous invite cependant, au travers de son œuvre, à nous confronter aux conséquences de cette évolution perpétuelle qui n’épargne plus aucun milieu naturel. Elle nous amène à nous questionner sur le caractère irréversible de notre empreinte écologique, sans jugement, sans mise à l’index. On est dans une démarche de prise de conscience et non de dénonciation.

Notre œil ne perçoit jamais une seule image à la fois, mais s’attarde sur une multitude d’éléments qu’il scanne, traite et (ré)organise de manière à recréer une réalité visuelle. Les compositions des peintures de Delphine Costier s’inspirent de cette action. Diverses perspectives, différents points de fuite se mêlent à des vues aériennes et à des vues de face. Les détails s’associent à des ensembles pour proposer différents plans et créer une image en mouvement dans laquelle le regard du spectateur se plonge pour découvrir un paysage en constante mutation.

Valentine Kuntschen

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